Paris, le 5 juin 2025
Interview parue sur Option Finance le 4 juin, propos recueillis par Vincent Bussière.
Quel bilan tirez-vous de 2024 et de votre première année avec Blackstone ?
L’année 2024 s’est avérée exceptionnelle. Notre chiffre d’affaires est passé de 256 à 337 millions d’euros. Toutes nos activités ont connu une forte croissance. La collecte du groupe a augmenté de 46 % pour s’établir à 3,8 milliards d’euros en 2024. Nos relations professionnelles avec Blackstone, Eurazeo et Montefiore Investment, sont excellentes. Du fait que les résultats du groupe sont très au-dessus des objectifs de notre business plan.
Envisagez-vous d’autres pistes de diversification ? Des acquisitions ?
La diversification de Groupe Premium est déjà bien avancée. Par exemple, le pôle courtage, avec Capfinances et Predictis, représente aujourd’hui 56 % de notre chiffre d’affaires et nos autres activités, comme notre société de gestion avec Flornoy Ferri, notre broker en produits structurés avec I-Kapital et nos CGP s’accroissent très rapidement. Par ailleurs, nous lancerons bientôt notre offre complète dans l’immobilier, incluant l’assurance de prêt et des opportunités d’investissement de grande qualité via des SCPI. Nous avons également des projets d’acquisitions dans les tuyaux, que nous annoncerons prochainement, en particulier dans l’immobilier et à l’international. Je le dis sans détour, les fonds d’investissement qui nous accompagnent sont extraordinaires. Ils ouvrent le champ des possibles et nous donnent une plus grande légitimité pour de futurs rachats. En particulier à l’international ou encore pour internaliser de nouvelles compétences, recruter de nouveaux talents.
Justement, ces acquisitions visent-elles aussi à renforcer votre maillage du territoire ?
En France, notre activité de courtage compte une cinquantaine de centres d’affaires et plus de 1300 partenaires. Notre objectif est de porter notre activité à une centaine de sites, principalement sur des villes moyennes démographiquement, avec 3000 nouveaux partenaires. En ce qui concerne nos CGP, nous revendiquons six milliards d’encours et une présence au sein de dix régions sur le territoire national. Sur l’international, nous travaillons pour nous développer en Espagne, en Allemagne, en Italie, au Portugal et en Belgique. Sur la gestion de fortune, nous regardons les opportunités en Suisse. Pour votre information, Groupe Premium, au travers de ses marques Leone Kapital et Agami est déjà le deuxième acteur français sur ce marché avec un ticket moyen de quarante millions d’euros par client, juste derrière JP Morgan.
Où en êtes-vous de la digitalisation de vos activités ? Groupe Premium s’appuie-t-il déjà sur l’IA pour piloter ces activités ?
L’intelligence artificielle n’intervient aujourd’hui que dans 2 % des actes de gestion en assurance comme en gestion de patrimoine. Ce n’est donc pas encore une réalité concrète sur notre marché. Nous travaillons à implémenter cette technologie dans certaines de nos interfaces. Depuis 20 ans, nous avons toujours accordé beaucoup d’intérêt à la digitalisation de nos activités. Pour preuve, nous avons développé nos propres outils de CRM, ce qui nous permet de gérer facilement plus de 10 000 souscriptions par mois. Je le dis clairement, nous allons accélérer notre digitalisation et nous introduirons davantage l’IA dans nos actes de gestion. C’est une de nos priorités.
Vous mettrez aussi de l’IA dans le conseil à vos clients ?
Non. En ce qui concerne le conseil, je suis totalement convaincu que rien ne peut remplacer l’humain. Sa présence, son écoute, son empathie, son dévouement. Le plus important dans chacun des contrats, c’est la relation avec les clients avant, pendant et après la signature. C’est d’ailleurs le secret de notre réussite. La relation client reste notre priorité et c’est d’ailleurs ce que nous aimons faire. Néanmoins, nous pouvons automatiser davantage de tâches de back-office et de compliances, ce qui permettra d’alléger le quotidien et d’investir davantage de temps au contact des clients justement.
Allez-vous recruter de nouveaux talents ? Parmi les axes de fidélisation de vos ressources humaines, figure votre plan d’actionnariat salarié. Comment va-t-il évoluer ?
Groupe Premium compte aujourd’hui à son capital plus de 700 collaborateurs et partenaires. Outre notre marque et notre modèle de management tourné sur l’humain, notre principal atout pour attirer de nouveaux talents est notre projet d’entreprise. Avec une croissance spectaculaire à deux chiffres depuis plusieurs années et un chiffre d’affaires passé de 43 millions d’euros en 2018 à 337 millions en 2024, nous avons des arguments pour recruter celles et ceux qui aspirent à vivre une expérience professionnelle extraordinaire. Pour recruter et fidéliser nos talents, nous devons faire preuve de la même agilité que pour gérer notre croissance. Nous recevons des candidats séduits par l’action : ils veulent immédiatement mettre en application ce qu’ils ont créé. Cette agilité nous convient. Ils savent que chez nous cette rapidité d’exécution ne se perdra pas.