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Gouvernance : les choix de management, l’actionnariat et l’importance d’un dialogue familial, interview d’Olivier Farouz, Président fondateur de Groupe Premium.

Le monde est en constante évolution, tout comme les mentalités. Les entreprises doivent apprendre à s’adapter pour répondre aux défis et aux attentes des nouvelles générations afin de garantir leur réussite et leur pérennité.


Paris, le 7 avril 2025

Le monde est en constante évolution, tout comme les mentalités. Les entreprises doivent apprendre à s’adapter pour répondre aux défis et aux attentes des nouvelles générations afin de garantir leur réussite et leur pérennité. Pour le Groupe Premium, cela s’est traduit par la mise en place d’un management progressiste et un engagement fort en matière d’actionnariat. Olivier Farouz partage en toute transparence sa vision, l’importance qu’il accorde à la culture d’entreprise et son optimisme quant aux talents de la nouvelle génération. 

Ces dernières années, le Groupe Premium a connu une croissance exceptionnelle que l’on doit en partie à l’engagement de nos salariés. Nous pensons que la réussite se partage avec l’ensemble de nos collaborateurs. Collectivement. Le succès a une saveur différente lorsqu’il est partagé. Je suis intimement convaincu que la croissance et la performance financière sont le résultat d’un management collaboratif basé sur des valeurs morales et humaines.

C’est pourquoi, en 2018, avec l’arrivée de Montefiore Investment au capital, nous avons décidé avec mes associés de donner une part significative de nos titres à 69 personnes du groupe. Aujourd’hui, avec Eurazeo et Blackstone au capital, ce sont plus de 700 collaborateurs et partenaires qui sont actionnaires et donc associés. C’est une fierté d’avoir à mes côtés des femmes et des hommes talentueux aux parcours si différents.

Certains d’entre eux étaient stagiaires pour quelques mois, et dix ans après, ils sont toujours chez nous. D’autres nous ont rejoints, déçus de leurs anciennes entreprises où il fallait se battre pour obtenir 10 % d’augmentation tous les cinq ans. Et il y a ceux qui nous ont rejoints avec des projets qu’on a su porter ensemble, ceux qui partagent nos valeurs, ceux que nous allons nous-mêmes chercher pour leur complémentarité, ceux qui souhaitent apprendre un nouveau métier et qui font preuve de motivation. Et puis, il y a ceux que l’on forme, et ceux de qui l’on apprend. Ces femmes et ces hommes, avec qui nous travaillons, quels que soient leur âge et leur parcours, savent pourquoi ils se lèvent le matin.

L’actionnariat salarié est un excellent moyen de renforcer le sentiment d’appartenance au sein d’un groupe et fidéliser ceux qui contribuent à la performance du Groupe Premium. Cette forme d’actionnariat est génératrice d’engagements et nous mettons l’ensemble des partenaires et salariés au centre du développement de l’entreprise avec des objectifs communs. 

Cette dynamique collective est puissante et oblige dans le même temps à assumer sa propre responsabilité. 

Un bon manager doit savoir mettre en avant ses collaborateurs, reconnaître leurs réussites et pointer leurs erreurs de manière constructive. Avec ce type de management, il faut être en mesure de présenter des objectifs clairs et opter pour une communication ouverte et authentique. Aussi, on a souvent tendance à vouloir séparer la vie professionnelle de la vie personnelle. Je pense que c’est une erreur. Il faut accepter que l’un empiète parfois sur l’autre et que le rôle du manager soit aussi de prendre en compte les vies de chacun sans imposer de contraintes qui pourraient nuire à la motivation et au bon état d’esprit. 

Cette approche permet de créer, de manière assez naturelle, un environnement de travail plus humain et solidaire, où les succès et les épreuves sont partagés collectivement. Le dirigeant est bien entendu le garant de l’exemplarité et quelqu’un qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Mais il doit également être doté d’une bonne intelligence émotionnelle et favoriser le partage de connaissances. 

J’ai régulièrement observé qu’un bon manager est souvent un bon parent, mais il faut aussi admettre qu’un bon parent peut rencontrer des difficultés dans ses fonctions managériales. L’écoute, l’empathie, le respect et la capacité à comprendre les besoins et aspirations des autres sont des qualités communes aux deux domaines. La réussite d’un manager, comme d’un parent, repose sur l’équilibre entre autorité, responsabilité, bienveillance et partage. 

Le parallèle entre la gestion d’une équipe et l’harmonie au sein d’une famille met en lumière l’importance d’un dialogue ouvert et d’un climat de confiance. Ce dialogue est essentiel pour assurer une bonne compréhension des deux parties, résoudre les conflits, répondre aux défis et prendre des décisions réfléchies. 

J’observe une différence notable par rapport aux générations précédentes : aujourd’hui, les jeunes sont plus ambitieux, plus sûrs d’eux, mais aussi plus pressés. S’ils font preuve d’une plus grande pugnacité sur certains aspects, ils peuvent parfois prendre des décisions trop hâtives, influencées par des exemples peu culturels érigés comme des modèles sur les réseaux sociaux notamment. 

Si je devais leur prodiguer un conseil, ce serait celui de cultiver leur curiosité, d’approfondir leurs connaissances et de ne jamais cesser d’apprendre. Ouvrez-vous à diverses sources d’informations, comme les journaux, les livres, les documentaires, les expositions… La connaissance est la base d’une fondation solide pour vous permettre de construire votre propre édifice. 

Aussi, dans votre carrière, il est important de savoir s’entourer de personnes compétentes. Ce n’est pas parce que quelqu’un est charismatique qu’il faut boire tous ses propos. Privilégiez le partage de morale et valeurs communes. Ne craignez pas de parier sur la différence, elle vous le rendra bien. Rien n’est plus efficace que la diversité des cultures, des parcours, des connaissances et des convictions pour avancer ensemble et réaliser des objectifs communs. 

Enfin, pour réussir, il faut indéniablement travailler plus que les autres. Alors, la chance viendra à vous. C’est une affaire de statistiques et non de hasard. Une personne qui travaille vingt fois plus que les autres aura vingt fois plus de chance de réussir. Il faut être prêt à accepter les échecs aussi. Il est peu probable que tout se déroule sans embûches. C’est d’ailleurs la beauté de la vie. Mais soyez assurés que le travail acharné sera toujours récompensé. Il faut savoir être patient. 

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